Tes yeux qui sont cèdres
repos arctique
Tes yeux qui balbutient des grammaires d'aurore
Basalte
aux cils graphiques
Ecume de pierre et d'encre
Etendre nos corps infiniment
en laisser le cours se répandre
en rêves en analogies
en prophéties et en poussières
pour les reprendre fluides
toute gangues dissoutes
en unité
négligente de toute mesure
Au coucher du soleil
assise sur le dos satiné et sombre d'un buffle d'eau,
tu vas
Tes yeux luisants de silence
ont des reflets violets
Tes seins doucement tanguent dans la splendeur dorée.
Près,
très près du réel aux rythmes indécis
boire la lumière à tes lèvres
Calme lune sur la banquise rousse
fiers chevaux resquilleurs des abîmes
qui dérivent au vent comme des manteaux fêlés
des cristaux des évents des armures et des chants
chevaux alambics lents rides de l'étang rires
de l'au-delà vaisseaux
saufs vifs esquifs
Mots
La parole est bifide
A peine mon écrit s'envole
qu'au jour pourtant
le cabribois ricane
Les rois
comme aussi les reines
traitent d'égal à égal avec les fous
car le hasard n'est plus
que les dés terminèrent
Et que nul nerf ne nie qu'il neige au coeur des pierres
Tu es l'au delà de ma caresse
son réciproque dépassement
Je suis à l'affleurement de ton acte
ton rire
Mon esprit est à ta lisière
le dire de l'eau de ta pensée
et au revers de l'écritoire
je t'aime par ta fenêtre blanche