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Paratonnere (s�lection) |
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Alejandro Puga |
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Que la nature est belle, jusque dans son d�sordre! |
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D.A.F. de Sade |
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Sur une feuille o� s��parpillaient Diverses esp�ces d�instruments marins �clabouss�s de traits fort pr�cis et sensibles Combl�s en leurs courbes de minuscules sph�res rouges Charg�es de marquer les points cardinaux Feuillet o� allaient et venaient les mar�es Insolemment ti�des plus provocantes que le soleil Lorsqu�il se dissimule sous les �mes de sa propre animation Au moment o� les barques de p�che jettent l�ancre dans l�infini Entre un mot blanc et un autre noir J�ai vu une maison qui feignait d��tre une plage Et l�unique femme qui partageait son charme Feignait d��tre un clair de lune Point n�y �tait besoin la rigueur de ces dessins cartographiques Qui fascinent tant les aveugles Car ils sont capables de faire en sorte Que le regard n�existe pas au-del� des limites d�une c�te assoupie dans la nuit Il �tait d�ailleurs �vident que moi j�avais les yeux ferm�s Lorsque je m�approchai d�elle pour la convier � la transparence de quelque parfum m�di�val Je ne tardai pas � me dire Elle rassemble en un seul verbe tout ce dont j�ai r�v� C� est l�Ombre d�poss�d�e de son d�tour Ou peut-�tre est-ce l�Echo endormi sous la brise Qui la maintient en �quilibre parfait entre une lettre et l�autre Comment se peut-il alors que sa seule chevelure puisse soutenir Autant d�ing�nuit� Mes yeux ne cessaient de se promener le long de la reliure du livre Que sa main gauche griffait ob�issant peut-�tre A une impulsion aussi naturelle qu�obscure
Ensuite je pus me convaincre que ce que ce velours noir cachait Etait une �dition de luxe de PO�MES d�Andr� Breton dont la d�dicace De plus en plus brillante � mesure qu�augmentait mon d�sir de la jeune femme Se r�sumait � un minuscule dessin qui figurait La naissance d�un ch�taignier dans les mains d�une enfant blonde Derri�re laquelle un jardin en flammes P�lissait � l�unisson de l�aube.
Qu�a donc voulu me demander la dame lorsqu�elle commen�a � faire glisser sa langue le long du miroir de poche qui la refl�tait endormie? Certes, le lecteur inspir� sait bien Que ses fines rondeurs �taient mes ponts Un peu ivres de soif et d�impr�visibles clameurs, mais si beaux! Entre un mot noir et l�autre blanc Elle �tait tout �quilibre Sauf ses yeux qui �taient ma vie Jamais ne s��quilibraient comment dire L�eussent-ils fait les vagues s�en seraient bris�es avec plus d��l�gance Sur son ventre o� les sables s�obscurcissaient pour donner libre cours � ma solitude Comme si elle �tait l�orage bien des nuits attendu L�eussent-ils fait les vagues s�en seraient bris�es avec plus d��l�gance Sur ces aphorismes o� son regard Si elle se trouvait � mes c�t�s Se r�pandrait comme une voix antique dans un crible Caress�e par des mains min�rales baign�es de larmes Aphorismes? NON! Confessions de d�tresse Curieuse interrogation .................................................................................................................... Comment poser les mains sur une pierre Sans que ne d�sesp�re la nature enti�re Comment abriter le raccourci qu�occasionne une interrogation obscure Sans que ne fassent irruption moqueuses les missives accumul�es dans ses yeux Se servant de la fureur de mon inspiration et de l�espace O� la terre un beau jour s�duisit les �toiles les plus belles Pour en d�duire ensuite qu�elle-m�me est aussi belle Que l�acacia qui la viole Que le battement maritime qui l��quilibre Au soutien des passions inachev�es Peut-�tre dans ces paroles r�side le secret Du m�canisme dialectique dont se pr�vaut le printemps Pour me d�pouiller des uniques syllabes qui m�ritent d��tre �crites Lorsqu�il pleut dans mon c�ur Pour s�emparer de toute illusion se promenant sous un parapluie Je l�appelle l��ge d�or Bien s�r l�hiver d�j� n�existe plus et alors c�est tr�s facile...
Comment donc caresser l�ardent d�but De la lance qui nous sert � remuer les b�ches mal allum�es Aussi proches de l�intelligence que vous pr�f�rez entre ses seins Comment caresser son ardent d�but si quelqu�un a �teint la chemin�e Qui avec son intr�pidit� conduisait de baiser en baiser Aux �chos des tentations l�gitimes Serait-ce le collectionneur de naufrages? Comment reconna�tre l�inconnu endormi Sous des �dredons d��quivoques occasionnellement cruelles Puisque jamais il ne r�ve Pour le matin il pr�f�re un fond d��clairs Pour l�apr�s-midi un bateau Echou� au bout de notre monde Pour la nuit des feux d�artifice C�est peut-�tre le collectionneur de naufrages? Bien s�r il n�y a plus d�hiver et alors c�est tr�s facile... Mais comment donc poser les mains sur une pierre Sans que ne d�sesp�re la nature enti�re Peut-�tre dans mon rut r�side le secret du m�canisme dialectique Dont se pr�vaut le printemps Comment �lucider le toucher f�minin des �paisseurs Qui entourent chacune de ses r�ponses Vous �tes une femme qui avez su disposer jusqu�au plus doux de mes battements Je ne crois pas d�s lors qu�il vous soit t�che ardue de me changer En prestidigitateur du d�sir J�aimerais que culminent mes pr�paratifs lorsque se l�vera la lune Ils se r�duiraient � un simple hommage � la lumi�re Je crois profond�ment que vous seule rendez possible LA FONTE DES CONTRAIRES Mais venez donc regarder la belle nuit qu�il fait dans mon amour Votre langue recueillera avec provocation les mots Que je n�ai pas os� vous dire Si nous pressons le pas
Ici les accents que l�ambigu�t� du mauvais temps couvre de branches de saule doivent dispara�tre de mon ind�cision Finissons-en une bonne fois avec ce mani�risme du c�ur qui nous a tant �loign�s de la mar�e v�ritable Celle qui revient avec la m�me pl�nitude Bien que vous ne pensiez pas � mes distances Permettez-moi de voiler l�artifice po�tique De l�attacher � la l�gitime �cume
Et toujours la mer Avec ses spectres de sel infini Chassant ce qui reste de brillance sur le quai Avec sa profondeur de conque � la d�rive Il n�est pas vrai que ce soient des d�chets qu�elle rejette sur la c�te Pouvons-nous appeler ainsi les madriers soutien des naufrag�s les s�diments marins dont les po�tes surr�alistes jouissent en en faisant l�instrument de lucidit� n�cessaire pour croire dans le mot? Pouvons-nous appeler ainsi la tranche de voilure qui a rendu possible l�orientation dans les orages? J�insiste qu�un strict sens moral est in�vitable Envers les objets O� les passions ne soient pas incompatibles avec la trille ros�e Toujours sugg�r�e par l�amour charnel De quelle libert� me parlent les annonces fant�mes du journal Dont la rh�torique ferait trembler si c��tait chose possible le plus vaillant des oiseaux
J�impose un rythme plus pos� Pour user avec tendresse de la brise Une caresse plus profonde dans sa chevelure sans d�fense Avant de couler la langue Dans le royaume pr�f�r� qui n�offre point d�obscurit� � nos yeux car il ne la m�ritent pas Exclure la nature est toujours indigne du r�veur
Aper�ue par ma plume au travers de son non La nuit Se maquille Le dos au miroir que vous formez avec vos caresses Elle porte un tablier aux �clairs somptueux Pliss� � la taille transformant en �ventail La naissance de ses cuisses Un porte-jarretelles couleur fraise et ses cheveux sont attach�s Par un ruban en soie naturelle Elle a oubli� nos noms l�union de nos mains Le d�gel de notre tendresse Nous devrions la dessiner elle est encore plus belle lorsqu�elle pose Restez � mes c�t�s pour ne pas l�inqui�ter Venez Je vous attendrai tout le temps n�cessaire Entre un mot blanc et un autre noir Tout pr�s de l�illustration o� les courants de la mer vont et viennent |
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